Le poêle à bois, un chauffage pour les nostalgiques ?
Qui parmi nous a connu une maison chauffée par un fourneau unique, qui servait aussi à faire la cuisine et produisait de l’eau chaude ? Ces fourneaux alimentés au bois ou au charbon étaient extrêmement robustes et quasiment sans entretien, si l’on excepte : l’évacuation chaque jour des cendres (qui pouvaient être recyclées au jardin), et le ramonage du conduit une ou 2 fois par an.
Si nous reparlons de poêle à bois de nos jours, c’est avec un peu de nostalgie pour cette vie proche de la nature, et aussi parce que nous entendons dire que c’est « écologique ».
Le poêle à bois, un chauffage écologique ?
Brûler du bois génère autant de gaz carbonique qu’un autre combustible, mais on considère que cette émission est immédiatement compensée par le CO2 absorbé par la croissance des arbres plantés pour être brûlés. Cette chaine plantation-croissance-combustion ne génère pas de gaz à effet de serre à l’échelle d’une génération si le nombre d’arbres debout reste constant. En comparaison, les autres combustibles, fossiles (gaz, fioul, charbon), nécessitent des millénaires pour être reconstitués et sont actuellement brûlés beaucoup plus rapidement qu’ils se régénèrent dans la croute terrestre.
Le chauffage au bois génère donc beaucoup moins de GES que les autres combustibles.Cependant, il faut prendre en compte la préparation / transformation et la livraison qui consomment de l’énergie et émettent du CO2. De plus, la production du poêle lui-même ainsi que son installation et sa maintenance consomment un peu d’énergie. Il est toujours très délicat de recenser toutes les conséquences d’un choix énergétique.
Le poêle à bois, un chauffage économique ?
Sauver la planète c’est bien, mais combien ça me coûte ? Actuellement, et notamment en Provence, se chauffer au bois ne coûte pas moins cher que d’utiliser les autres modes de chauffage. Il existe deux types de chauffage bois : les buches et les granulés (ou pellets). Les systèmes par granulés permettent une alimentation automatisée et continue du foyer, évitant les manipulations de rechargement du poêle. L’évacuation des cendres (hebdomadaire ou mensuelle) reste manuelle. Dans tous les cas, le chauffage bois demande plus d’attention et d’intervention qu’un chauffage électrique ou gaz, et nécessite un espace de stockage. Aucun avantage donc sur les aspects coût et contraintes.
Le poêle à bois, un chauffage confortable ?
Même si les systèmes les plus récents à pellets intègrent une régulation de la température, ce type de chauffage a une certaine inertie : le temps de montée en température et d’arrêt reste supérieur à un convecteur ou un radiant. Le fait que le chauffage provienne d’un point unique entraîne des différences de température significatives dans les pièces. Des systèmes à air pulsé permettent une meilleure répartition des calories générées.
Pourquoi choisir un chauffage bois ?
La règlementation thermique actuelle cherche à encourager ce mode de chauffage et lui accorde une prime dans les paramètres de calcul thermique. C’est donc un moyen d’obtenir un label thermique BBC Bâtiment Basse Consommation, ainsi que les avantages financiers liés. Par ailleurs, certains éprouvent un réel plaisir à se chauffer au bois, alors pourquoi s’en priver ?
En conclusion :
Les progrès actuels sur l’isolation des maisons font que le coût du chauffage est de moins en moins important. Une maison BBC en Provence a besoin de très peu de calories et coûtera dans tous les cas moins de 300€ par an en chauffage. Cette tendance va aboutir à des systèmes de chauffage peu puissants, très simplifiés, très réactifs, et dont l’installation et la maintenance seront minimisés. Le chauffage électrique mural (convecteurs ou radiants) a de beaux jours devant lui.